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Droit de grâce

Définition juridique rédigé par Caius AI

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Définition juridique simple :

Droit de grâce (n.m.) : prérogative du Président de la République lui permettant de réduire ou d’annuler la peine d’un condamné. Ce pouvoir, établi par la Constitution, permet soit de supprimer totalement la peine (remise de peine), soit de la remplacer par une peine moins sévère (commutation de peine). La grâce n’efface pas la condamnation elle-même et ne supprime pas le droit des victimes à obtenir réparation pour le préjudice subi.

Définition juridique approfondie :

Le concept du “droit de grâce” en droit possède une richesse et une complexité qui nécessitent une exploration approfondie pour en comprendre toutes les nuances :

  1. Définition et cadre constitutionnel : Le droit de grâce est une prérogative constitutionnelle attribuée au Président de la République, en vertu de l’article 17 de la Constitution du 4 octobre 1958. Cette mesure de clémence permet au Président de soustraire un condamné, en totalité ou en partie, à l’exécution de la peine prononcée contre lui. Ce pouvoir peut se manifester sous deux formes principales : la remise de peine, où la peine est partiellement ou totalement effacée, et la commutation de peine, où la peine initiale est remplacée par une peine moins sévère.
  2. Nature juridique et portée de la grâce : La grâce, en tant qu’instrument juridique, ne concerne que la dispense d’exécuter la peine. Cela signifie qu’elle n’efface pas la condamnation elle-même, ni les conséquences civiles qui peuvent en découler. Ainsi, même si un individu bénéficie d’une grâce, cela n’altère pas le droit des victimes à obtenir réparation pour le préjudice subi à la suite de l’infraction. La grâce présidentielle ne modifie donc que les aspects pénaux de la condamnation, laissant intacts les aspects civils.
  3. Historique et philosophie du droit de grâce : Historiquement, le droit de grâce trouve ses racines dans la notion de souveraineté royale, où le monarque possédait le pouvoir absolu de dispenser de la justice. Au fil du temps, ce pouvoir a évolué vers une prérogative plus restreinte et réglementée, incarnant un acte de clémence et de miséricorde dans un système judiciaire par ailleurs rigide. Cette évolution reflète un équilibre entre la nécessité d’une justice impartiale et la reconnaissance que certaines circonstances exceptionnelles peuvent justifier une intervention humanitaire pour alléger les conséquences d’une condamnation pénale.
  4. Critiques et limites : Le droit de grâce, bien qu’étant un outil de clémence, n’est pas sans critiques. Certains le voient comme une intrusion dans le pouvoir judiciaire ou comme une potentialité d’abus de pouvoir. De plus, la grâce présidentielle ne s’applique pas dans certains cas, comme les condamnations par certaines juridictions internationales ou dans des cas de crimes graves tels que les crimes contre l’humanité.

Exemple : Pour illustrer le droit de grâce, considérons le cas d’un individu condamné à une longue peine de prison pour fraude. Sur la base de circonstances atténuantes, comme une santé déclinante ou des actes de bonne conduite en détention, le Président pourrait choisir d’exercer son droit de grâce pour réduire la durée de la peine ou la remplacer par une mesure moins sévère, comme une assignation à résidence. Toutefois, cette grâce ne signifie pas que l’individu est exonéré de toute responsabilité civile envers les victimes de sa fraude. Les victimes conservent leur droit de réclamer des dommages-intérêts pour les pertes subies du fait de l’infraction.

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